Il y a quelques heures, j’étais en grande conversation avec ma meilleure amie Leslie Passerino et j’ai un souvenir qui m’est revenu à la surface. Mon cerveau a fait tilt. Il fallait que je note l’idée, il s’agissait d’un sujet que je devais aborder avec vous. Très intéressant, je trouve. Enseigner et être enseignable.
Quel est le rapport entre ma meilleure amie et ce sujet ? Tout simplement, car c’est elle qui a abordé avec moi cette conversation, il y a un peu plus de deux ans. Je venais de revenir à Montréal pour quelques semaines, et nous avions au programme un cours à l’église qu’elle et son mari donnaient et que je souhaitais suivre. L’équivalent d’un cours 101 pour comprendre les notions basiques bibliques et surtout nous apprendre à réfléchir autrement en tant que chrétien : en lisant notre Bible, en priant… en laissant en gros la place à la Trinité : Dieu, Jésus et le Saint-Esprit.
Lors du premier cours, je ne voyais QUE les fautes d’orthographe, les coquilles et les notions de design non respectées… En gros, je me comportais comme si j’étais un juge dans une compétition. Mais est-ce vraiment le rôle que j’avais lors de ce cours ? Absolument pas ! M’avait-on demandé mon avis de professionnelle de la communication ? Non plus ! Avais-je un gros problème personnel à ce moment-là ? Oh que oui !
Ce n’est que quelques jours plus tard, que je me suis rendue compte qu’il y avait bien un problème. Lors d’une conversation, on m’a demandé si j’avais apprécié mon cours et ce que j’avais retenu. La seule chose que j’ai pu dire a été : Il y avait des fautes d’orthographe, des coquilles et des notions de design non respectées. Je crois que ce jour-là, j’ai bien failli perdre mon amitié avec ma meilleure amie.
En fait, la situation était telle que nous ne nous sommes plus parlées cette soirée-là. Je ne comprenais pas sa réaction, car j’avais toujours eu cette place-là. La place de la personne qui pointe du doigt les erreurs mais qui n’encourage pas vraiment. Car très vite après notre rencontre en Mai 2010, j’ai intégré l’agence de communication web où Leslie était cliente avec son ancienne entreprise. Durant des années, nous avions donc travaillé ensemble : elle en tant que cliente et moi en tant que personne en charge de gérer la communication de son entreprise. Nous avions donc évolué avec un rapport concernant le travail particulier.
Et c’est le lendemain de cette fameuse conversation, que Leslie a pris son courage pour me faire comprendre que je ne la respectais pas. Que je ne voyais pas en elle les dons et les talents qu’elle avait et que je n’avais qu’un comportement de critique. Et une chose en amenant une autre, que mon comportement montrait bien que je n’étais pas enseignable. Bien évidemment, je me permets d’ajouter que cela n’était que la goutte d’eau qui avait fait débordé le vase. Il est nécessaire de comprendre que je ne faisais que cumuler les critiques dans diverses conversations.
Mais voilà. Ce jour-là, le verdict était tombé ! Je n’étais pas enseignable. Et effectivement, en y réfléchissant bien, même des années après, je n’étais à l’époque aucunement capable d’apprendre quelque chose sans le remettre en question. Ce qui revient donc en fait, au point évoqué un peu plus haut : Je n’avais pas de considération pour les dons et les talents des autres. On est proche de se croire supérieur aux autres… Bref ! Une grande claque dans la figure !
Depuis ce jour-là, depuis cette conversation qui m’a ouvert les yeux, je fais toujours attention à ce point. Que ça soit lors d’une formation professionnelle ou à l’église ou lors d’un programme X ou Y auquel je m’abonne.
Ce qui est un comble dans cette histoire, c’est que j’aimais déjà enseigner et former des personnes ! Le comble !
Morale de l’histoire : Toujours se remettre en question, toujours reconnaître en l’autre ses qualités. Car nous sommes tous uniques avec un potentiel énorme, autant ne pas s’auto-saboter !
Alors, posez-vous la question vous aussi : Êtes-vous enseignable ?
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Photo par Alexa Mazzarello via unspalsh