Découvrez mon engagement pour vaincre la maladie mentale chez les entrepreneurs - Photo par Roman Kraft

La semaine dernière, deux entrepreneurs américains, connus dans le monde des médias se sont suicidés : Kate Spade et Anthony Bourdain. Deux personnes qui en apparence semblaient aller bien mais qui intérieurement ont décidé de commettre l’irréparable. Comment peut-on en arriver là ? Pourquoi la maladie mentale est encore un sujet tabou ?

Je tenais vraiment à parler de ce sujet cette semaine, car j’ai été vraiment touchée par l’annonce du décès de ma designer favorite Kate Spade. Pour moi, son univers créatif dédié à l’amour, aux couleurs et à l’humour ne pouvait pas rimer avec dépression. J’avais même mis sur ma petite liste des choses à faire avant mes 30 ans : Avoir un sac Kate Spade. Chose qui a été réalisée avec la collaboration de mon Papa.  D’ailleurs, sachant que c’était ma designer favorite, il m’a d’ailleurs rapporté de ses voyages aux USA quelques objets de la marque. Chacun d’eux sont atypiques, avec une touche de folie. C’est exactement cet univers visuel que j’aime en plus de son branding absoument parfait.

En ce moment, je travaille sur un projet personnel. J’écris un livre sur le témoignage de ma vie dont le premier tome se nomme Cœur Perdu. J’y parle de plusieurs sujets dont mon long passage à vide qui a duré 7 ans. Oui, j’ai été dépressive. Je vous ai d’ailleurs parlé de cette partie de ma vie il y a plusieurs années sur mon ancien blog. Et la dépression fait partie des maladies mentales. Je peux vous assurer qu’il est très facile de faire semblant que tout va bien, ou du moins, que tout va mieux et que la dernière crise de larmes n’était rien.

Durant ces 7 années, ma maladie était considérée comme une faiblesse et non une maladie à soigner. Être faible, c’est aussi être rejetée de la société en partie. Pas par tous mais surtout par ceux qui ne savent pas comment réagir car ils sont mal à l’aise avec une personne qui n’est pas conforme à côté d’eux. Ce qui bien sûr n’arrange absolument pas les choses car cela appuie encore plus sur les blessures d’humiliation et de rejet. Vous ai-je déjà parlé ici du livre de Lise Bourbeau – Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même ? Un livre que chaque personne devrait lire pour en apprendre un peu plus sur lui-même et sur les autres. Je l’ai même déjà conseillé en lecture à mes élèves en cours de communication. Cela permet de se connaître soi-même, mais aussi de savoir interagir avec l’autre.

En dernier recours durant cette période, j’avais décidé d’aller voir une psychiatre. Dès la première séance, ça a été encore plus désastreux que tout. Elle m’a mise sans trop chercher à comprendre sous médicaments. De mon expérience, cette année de psychothérapie n’a été qu’une descente aux enfers. Les antidépresseurs n’ont pas du tout aidé à améliorer mon cas. Je n’étais plus moi même mais que l’ombre de moi-même. Et surtout, au lieu que les choses s’améliorent, je commençais à me refermer.

J’en étais arrivée à deux options : partir ou en finir. Et moi qui n’avais jamais eu d’idées suicidaires, j’ai décidé de me bouger. J’ai arrêté les médicaments et quelques jours plus tard, la décision de partir à l’étranger était actée.

Durant toute cette période, je n’ai pas vraiment parlé à cœur ouvert avec mon entourage. Tout le monde savait que je n’allais pas bien mais 90% n’ont pas compris que c’était très grave. Je cachais d’ailleurs très bien mon jeu. Je n’ai jamais osé appeler la ligne SOS Suicide, mais j’aurais dû.

J’invite d’ailleurs toutes les personnes qui se sentent isolées, qui n’arrivent plus à reprendre leur respiration, qui ont l’impression d’être brisées de l’intérieur, à oser en parler. Si cela est trop douloureux, essayer d’écrire dès que vous avez une crise. Peut-être même essayer d’écrire une lettre qui décrirait comment vous ressentez la situation si les mots sont trop difficiles à dire.

Et ne pensez pas que la dépression ne touche qu’une certaine partie de la population. Nous ne sommes pas invincibles. Tout le monde est touché, tous les milieux, partout dans le monde. Alors osez en parler pour apprendre petit à petit à revivre normalement puis pour donner votre témoignage aux autres. Afin de montrer que oui, vous pouvez y arriver. Vous pouvez vous sortir de cette période qui vous servira dans chacune des autres étapes de votre vie.

Sachez que de mon côté, la dépression me sert. Et quand j’arrive à reconnaître chez les autres des similarités avec ma dépression, je parle avec la personne. Cette période est vraiment un atout aussi pour mon travail de consultante et formatrice en communication, et même de professeur. Je vous parlerai de tout cela d’ailleurs dans un prochain article.

Photo par Roman Kraft via unspalsh