Découvrez tous mes conseils pour comprendre le rythme de vie à Montréal et toutes les petites astuces qui faciliteront votre vie d'expatriés - Photo par Emile Seguin

Nous continuons notre voyage à Montréal. Après vous avoir parlé de Comment s’organiser avant de partir vivre à Montréal ?Créer son réseau d’affaires à Montréal et Comment évoluer dans son travail à Montréal malgré un visa travail ?, nous allons parler de la vie quotidienne. Je vous donne donc aujourd’hui les points essentiels pour une vie montréalaise sans soucis.

  • NAS (Numéro d’Assurance sociale)

C’est la première démarche que vous allez faire dès le lendemain de votre arrivée. L’adresse du bâtiment où vous devez vous rendre vous sera donné par l’immigration à votre arrivée à Montréal. Sinon, sachez qu’il s’agit tout simplement de Service Canada. Je vous conseille de vous y rendre à l’ouverture (sinon le temps d’attente est beaucoup trop long). La démarche dure environ 10 minutes. Et vous repartez avec un précieux papier indiquant votre NAS. Une carte officielle vous sera envoyée plus tard par La Poste à l’adresse indiquée lors de ce rendez-vous (il faut donc éviter de changer d’adresse).

Ce numéro est vraiment précieux. Vous ne devez le dévoiler qu’aux institutions, et lors de papiers administratifs.

  • Banque

C’est la deuxième démarche que vous allez faire en arrivant à Montréal en tant qu’expatrié avec un visa. Vous pouvez prendre rendez-vous dans la succursale de la banque de votre choix qui se trouve à proximité de chez vous. Sachez que cela sera votre banque référence donc choisissez-la bien. Moi au début j’avais choisi Desjardins, puis j’ai quitté pour la Banque Scotia. Bon, je ne peux vous recommander ni l’une ni l’autre. Tout ce que je peux vous dire, c’est que vous devez être derrière votre conseillère ou conseiller pour que les choses soient faites en temps et en heure.

Pour l’ouverture de votre compte en banque, on vous demandera votre NAS (numéro d’assurance sociale), vous pouvez le donner.

Entre nous, l’essentiel est que votre banque offre tous les services en ligne car ça, ça aide beaucoup pour aller plus vite. Aussi, les grosses différences vis à vis de la France :

  1. Carte débit VS carte de crédit : En tant qu’expatrié, vous avez plutôt intérêt à garder quelques temps votre carte bleue française car au Québec, vous n’aurez le droit qu’à une carte débit. Cela veut dire que vous ne pourrez dépenser que ce qu’il y a sur votre compte, vous ne pourrez pas faire d’achats en ligne avec, vous n’aurez pas d’historique de crédit (ce qui est essentiel pour louer un appartement par exemple, car vous devez montrer que vous êtes un bon payeur). La carte de crédit au Québec s’obtient grâce à un contrat avec un employeur et un temps minimum sur le territoire déjà acquis et prévisionnel (date de fin de visa en jeu).
  2. Chèques : Sachez que lorsque vous déposez un chèque à votre succursale il mettra un certain temps à être crédité sur votre compte dans certaines banques. Donc attention de bien gérer, car habituellement dans les petites entreprises, vous êtes payé(e) par chèque.
  3. Carte clonée : C’est un élément que nous ne connaissons pas vraiment en France, mais c’est très fréquent au Québec de voir sa carte se faire cloner. Je n’ai pas compris vraiment comment ça se passe mais habituellement, ça se passe avec les ATM (distributeurs d’argent) dans les dépanneurs un peu louches, ou chez les vendeurs louches. Cela m’est arrivé une fois, bien sûr au moment où il y avait des jours fériés. Habituellement votre banque vous refait une carte débit, en direct dès que vous allez à votre succursale.
  • Appartement

Comme évoqué plus haut, vous devez montrer vos références lorsque vous postulez pour louer un appartement. Il faut pour cela montrer que vous avez un emploi (contrat et fiches de paie) ou de quoi payer votre loyer (attestation de vos parents en France, qui est acceptée par certains, tellement le nombre d’expatriés français est grand, et ils savent qu’en France, payer son loyer est essentiel). Puis bien sûr, une copie de votre passeport, une copie de votre visa. On peut vous demander votre NAS, mais ne le donner pas si on ne vous le demande pas.

Aussi sachez que l’assurance habitation de votre appartement n’est pas obligatoire. Chose vraiment étrange car je sais qu’en France, cela l’est. J’ai donc pris une assurance personnellement qu’un an après mon aménagement dans mon propre appartement, car j’avais complétement oublié ce point.

  • Téléphone cellulaire

C’est souvent la démarche que vous faites après ou avant l’appartement afin de pouvoir être joignable sur un numéro est de prendre un abonnement de téléphone cellulaire (c’est comme ça que l’on nomme un téléphone portable au Québec). De mon côté, j’ai toujours été chez Fido, mais sincèrement, je vous conseille vraiment de faire le tour des opérateurs et des offres qui correspondent à vos envies. Ce qu’il faut savoir, c’est que là aussi, vous devez avoir une carte de crédit pour avoir un téléphone cellulaire intelligent avec un forfait qui contient des datas internet. Vous devez donc garder précieusement votre carte bleue française pour essayer de négocier avec eux. De mon côté, j’ai mis 2 ans à réussir avec Fido car je ne voulais pas payer avec ma carte bleue française. Ils ont accepté, une fois que j’ai montré que j’étais une bonne payeuse.

Attention aussi à un point très important. Les téléphones cellulaires sont souvent bloqués d’un pays à un autre, d’un opérateur à un autre. Vous devez donc le faire débloquer avant de partir au Canada (une centaine d’euros il y a 4 ans, j’ose croire que cela à baisser).

Aussi, sachez que TOUT est négociable au Canada. Vous pouvez téléphoner au service client de votre opérateur après quelques mois d’engagement avec eux pour indiquer que vous souhaitez voir si il y a une meilleure offre. De mon côté, je le faisais assez régulièrement en indiquant que je voulais quitter pour un autre opérateur, et comme par magie, la proposition baissait.

Veuillez noter que les offres de téléphone cellulaire sont assez élevées. C’est l’un des points différents VS la France. Ce qui m’a toujours étonné. Vous payez pour les appels entrants et les appels sortants. Même chose pour les messages texte. A vous de bien calculer votre consommation.

  • Internet et téléphone à la maison

Concernant internet et le téléphone à la maison, c’est encore une autre histoire. Vous allez vous rendre compte qu’habituellement cela vient dans un pack = TV + internet + téléphone. De mon côté, je n’ai pas la TV chez moi (je regarde tout sur internet), donc j’ai dû directement appeler Bell (l’équivalent d’Orange en quelque sorte) pour voir les offres sans télévision et là aussi, je me suis rendue compte que tout est négociable. Donc il ne faut pas hésiter. Car internet est vraiment très cher ! On parle d’une centaine de dollars par moi pour certaines offres (incluant le téléphone à la maison).

  • Emploi

J’ai eu une énorme surprise de mon côté, que je ne souhaite à personne, alors je préfère en parler tout de suite pour que vous aussi, vous n’ayez pas de soucis. Je n’ai compris qu’au bout de quelques mois que je n’étais pas employée dans l’entreprise où je travaillais mais bien considérée comme travailleur autonome. Le soucis est qu’avec le salaire que je gagnais, cela n’avait aucun sens. N’oublions pas que dès la première année, vous payez des impôts au Canada (fédérales) et au Québec (provinciales) – cela table sur 35% environ. Attention à ce que certains comptables vous diront, vous devez bien payer des impôts. Alors comment je l’ai su ? Quand à la fin de l’année, on m’a demandé de faire une facture pour justifier le versement de mon salaire. Grosse surprise !

Donc pour en revenir avec votre emploi, n’acceptez pas de commencer à travailler sans contrat, vérifier les termes de votre contrat et en étant ok au niveau de votre salaire (en brut et en net).

Aussi, sachez que la plupart des entreprises paient aux deux semaines. Ce qui est une autre façon de s’organiser financièrement parlant.

Pour ceux qui décideront d’être travailleur autonome lors de leur visa PVT sachez que vous pouvez déduire de vos impôts énormément de dépenses liées à votre entreprise. Je vous conseille donc de tout garder et tout organiser.

  • Impôts

Vous devez faire vos impôts chaque année. La période de rendu est environ au mois d’Avril-Mai. 90% des québécois passent par un comptable. C’est ce que j’ai fait aussi lors de la deuxième année. J’avais mal été renseignée par une comptable non professionnelle la première année qui m’avait indiqué que je ne paierai pas d’impôts la première année. Une sorte de « bienvenue » de la part du Québec. Cela bien sûr est FAUX. Et malheureusement, quand on est mal renseigné, on fait des mauvais choix.

Je vous conseille donc de trouver un comptable viable via vos contacts professionnels et personnels, vous prenez rendez-vous afin de vous vous présenter et vous lui demandez un devis pour la comptabilité de votre année afin que vos papiers soient en règle avec le provincial et le fédéral (car oui, vous payez bien des impôts aux deux).

Pour les travailleurs autonomes, vous allez sûrement payer des impôts. Pour les employés, il y a des fortes chances que vous ayez un retour d’impôt (ça peut être de l’autre de 1 000 dollars à plus). C’est la conclusion que j’en tire d’après mon expérience, et mes nombreuses discussions sur le sujet.

Attention de bien faire vos impôts même si vous avez quitté le territoire ! C’est un point capital si vous souhaitez un jour revenir tranquillement au Québec ou au Canada.

  • Santé

Vous êtes dans l’obligation d’avoir une assurance santé internationale spécialement créée pour le Canada quand vous entrez sur le territoire comme touriste ou expatrié. Effectivement, c’est obligatoire (même si ça n’est pas forcément vérifié) car sinon, vous êtes responsable de tous vos frais en cas de soucis. Aussi, l’assurance santé internationale peut vous proposer une assurance civile, que je vous conseille fortement de prendre (ça n’est pas une assurance pour votre appartement, je tiens à le préciser).

Si vous êtes expatrié(e), il est impossible pour vous d’avoir un médecin de famille (un peu comme un médecin traitant). Les québécois mettent environ 10 ans à en avoir un (ceci n’est pas une blague). Si vous êtes malade, il y a 4 solutions :

  1. J’appelle Info-Santé. C’est LA référence. Ils m’ont beaucoup aidé pour des petits soucis de santé simples. Ne connaissant pas les médicaments de référence au Québec, ils vous donnent des conseils naturels + des suggestions de médicaments vendus sans ordonnance. Le site d’Info-Santé.
  2. Je vais dans une clinique qui reçoit sans rendez-vous. J’y suis allée deux fois. Lors de mon premier été à Montréal. J’ai eu une otite qui ne passait pas. J’avoue avoir eu du mal avec les climatiseurs ou les centres commerciaux qui ressemblent à des frigos en été. Eux sont habitués, mais nous, pauvres petits immigrés, nous n’avons pas l’habitude de la climatisation à fond les ballons. Attention, la facture est à payer sur place en carte de crédit ou espèces.
  3. Je vais aux urgences. C’est l’option à prendre si vous n’allez pas bien la nuit. Attention, c’est comme en France, vous pouvez attendre dans la salle d’attente durant des heures. A la fin, vous devez habituellement régler la facture sur place. Moi, j’avais demandé un délais lors que j’ai vu le montant ! On dépasse les 300 dollars.
  4. J’appelle pour un médecin à domicile. Je l’ai fait deux fois. Et ça m’a vraiment sauvé. La première année, j’ai eu une grippe qui a duré des semaines. Il était temps que je me soigne. Le médecin m’a dit que la pollution n’aide vraiment pas pour les maladies respiratoires au Québec, surtout à Montréal. Vous dépensez 250 dollars payables en chèque ou en espèces. Mais en fait, c’est l’équivalent de la clinique sans rendez-vous et vous êtes chez vous, sans attendre dans une salle d’attente lugubre. J’avais appelé 514-Docteur.

Sachez qu’après la première année de ma vie québécoise, où je suis tombée de nombreuses fois malade, je n’ai plus eu aucune maladie qui m’obligeait vraiment à rester au lit. La force mentale est vraiment très forte en fait. Surtout quand on fait le total entre la consultation + les médicaments. Cela qui râle en France maintenant, je lui rappelle la bénédiction que nous avons d’être vraiment pris en charge.

Sachez que les remboursements de votre assurance se font pour la plupart sur facture. Les remboursements sont assez surprenants. En fait, ils ne sont pas à 100%. Je vous conseille de faire attention à l’assurance que vous prenez et de comprendre avant de partir comment se passent les remboursements, les paiements sur place… Comme ça pas de surprise !

  • Transports

Revenons à un point un peu plus léger ! Les transports ! Montréal a la chance d’avoir un métro avec plusieurs lignes. Mais bon, on reste quand même très centré sur l’île de Montréal pour les déplacements via ce moyen de transports. Pour ma part, j’ai toujours beaucoup aimé les bus car cela aide à savoir où est ce que vous en êtes niveau localisation. Vous pouvez/ devez demander de l’aide au chauffeur par contre car les arrêts ne sont pas indiqués.

Sachez qu’en hiver, les femmes, les personnes âgés… ont le droit de faire arrêter le bus entre deux arrêts pour préserver leur sécurité. N’hésitez pas à le faire, surtout quand vous portez vos courses et qu’il y a du verglas sur le sol.

La carte Opus peut s’acheter dans n’importe quelle station de métro. Elle se recharge pour le mois (Mois de Mai pour Mai, Juin pour Juin… il ne s’agit pas d’un nombre de jours), pour la semaine, pour quelques jours… C’est assez cher ! Vous pouvez par la suite la recharger dans les bornes prévues à cet effet dans les stations de métro ou dans votre pharmacie (on trouve de tout à la pharmacie du coin de toute façon, vous allez halluciner).

Sinon, les taxis et Uber existent aussi. Ils sont beaucoup moins chers qu’en France. Et l’été, il y a le Bixi, le vélo louable comme le vélib’ à Paris.

  • Déplacements

Pour les transports de moyenne et longue distance, vous pouvez vous abonner à Communauto. Il s’agit d’un système de partage de voiture. C’est vraiment LA solution idéale pour vous rendre partout pour vos gros achats par exemple, pour vos déplacements en groupe… Je vous le conseille vivement.

En espérant que tous mes conseils vous auront aider à pouvoir vivre vos premiers moments à Montréal en toute tranquillité. Sachez qu’ils sont basés sur ma propre expérience, donc ils ne sont pas parfaits. Mais j’aurais bien aimé les avoir avant de partir de mon côté.

Et vous, avez-vous d’autres conseils ?

Photo par Emile Seguin via unspalsh